Les pilotes s’adressent à tous les salariés de l’entreprise
Cher(e)s collègues,
Un lourd conflit nous oppose au patron du groupe Air France/KLM depuis maintenant trois jours.
La direction communique, en interne comme en externe, avec un seul objectif : discréditer les pilotes en les faisant passer pour des nantis, braquer les personnels de l’entreprise entre eux et salir notre image auprès du grand public.
Pourquoi les pilotes sont-ils en grève ?
Le président De Juniac a communiqué récemment sur un double projet :
– la montée en puissance de Transavia France,
– la création de Transavia Europe.
Sur la méthode d’abord, il affiche un mépris considérable du dialogue social et des salariés, en précisant que les pilotes n’ont rien compris, en piétinant les accords existants qu’il a récemment signés, en précisant que nombre de points de sortie sont non négociables et en privilégiant les médias et les marchés avant de présenter son projet aux salariés de l’entreprise.
Sur le fond, ce projet repose sur une externalisation de l’activité d’Air France vers Transavia France et sur une délocalisation vers Transavia Europe.
Pour Transavia France, ce projet consiste à transférer des créneaux de vols aujourd’hui faits par Air France pour les offrir à Transavia France. Certes, le président propose aux pilotes volontaires la possibilité d’aller piloter les avions de Transavia France. Mais il impose que ce soit aux conditions Transavia ! Si les pilotes sont favorables au développement de Transavia France, il est hors de question que les conditions d’emploi soient imposées et non négociées.
Accepteriez-vous un tel chantage sur vos emplois et votre contrat de travail ?
Les pilotes le refusent.
Concernant Transavia Europe, l’objectif est clairement de délocaliser les emplois de la compagnie en les transférant aux quatre coins de l’Europe afin d’assurer le point à point du groupe. La destruction des emplois étant financée par les économies faites dans le cadre de Transform 2015, produit des efforts équitables de toutes les catégories de personnel confondues.
Accepteriez-vous que la direction finance un projet de délocalisation avec le produit de vos efforts ? Les pilotes le refusent.
Accepteriez-vous qu’une part entière de l’activité actuelle du Groupe soit transférée vers des bases européennes ? Les pilotes le refusent.
Ces positions, les pilotes les assument et affichent une quasi unanimité dans l’exercice de la grève. Nos revendications ne visent ni à faire faire des efforts par les autres catégories de salariés, ni à refuser toute évolution de la structure du Groupe. Au contraire, nous acceptons l’expansion de l’activité de l’entreprise, mais nous refusons le transfert, sans contrôle, de l’activité Air France vers toute moins-disance.
Nous mesurons l’impact de cette grève sur le travail de tous les jours de chacun des salariés de l’entreprise. Croyez bien que les pilotes ne sont pas en guerre avec plaisir et préféreraient faire voler nos avions.
Contrairement à ce que veut vous faire croire la direction, les motivations des pilotes répondent à des inquiétudes qui intéressent tous les salariés ! Inutile de vous dire que si les pilotes acceptent un tel chantage, vous subirez un tsunami social. Personne ne sera épargné si nous lâchons.
Dans tous les cas, ne vous laissez pas manipuler !
En espérant que la raison touchera enfin le président Alexandre de Juniac et qu’une issue raisonnable sera trouvée dans l’intérêt de tous.
Le Bureau SNPL AF ALPA