EN 2011,
UN IMPORTANT CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS L’ENTREPRISE :
D’UN TEMPS COUVERT… À LA PLEINE TEMPÊTE
En 2011, Air France a connu un important changement climatique dans le domaine économique et social, d’un temps couvert, nous sommes aujourd’hui en pleine tempête, avec un fort risque de gros temps social en 2012. Cela mérite un petit rappel chronologique :
· Printemps et été 2011 : sans être florissante, la situation financière et économique n’est pas préoccupante. Le Conseil d’Administration en prend acte et gratifie notre ex Directeur Général, Pierre Henri GOURGEON, d’une augmentation de rémunération brute de 45,8%, saluant ainsi sa bonne performance !
· Septembre 2011 : après de nombreuses péripéties, une révolution de Palais permet à Alexandre DE JUNIAC de devenir officiellement Président Directeur Général d’Air France.
· Aujourd’hui : les communications internes et externes se multiplient. D’un temps couvert, on passe à une situation de tempête !! La situation de l’entreprise est considérée désormais comme très alarmante pour ne pas dire catastrophique ! La Direction de l’entreprise s’exprime sans ambiguïté, le calendrier est annoncé :
· En janvier / février 2012 : des mesures conservatoires à effet immédiat pour stopper la dégradation de nos résultats et réduire la dette… avant les élections présidentielles !
· En mai / juin 2012 : un plan de transformation de l’entreprise pour un redressement économique et financier, et un retour au développement… après les élections présidentielles ! Sûrement le hasard du calendrier !
EN 2012,
LA POURSUITE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS L’ENTREPRISE !
DE LA PLEINE TEMPÊTE… À LA GLACIATION ?
Face à la situation financière et économique de l’entreprise, la Direction prévoit plusieurs mesures en 2012. Si le scénario est déjà installé, plusieurs épilogues sont possibles !
Un scénario déjà installé :
ETAPE n° 1 : DES RUMEURS ANNONCÉES VIA LA PRESSE ET RELAYÉES PAR CERTAINS DIRIGEANTS DE L’ENTREPRISE !
Selon les médias, Air France prévoirait 2000 suppressions de postes, un gel des salaires, des promotions et des avancements, une très forte réduction des investissements, notamment informatiques, et de moins nombreuses réceptions d’avions en 2013. La presse n’a pas le monopole des rumeurs, certains hauts cadres de l’entreprise n’hésitent pas, eux non plus, à « fuiter » d’autres annonces : suppression des jours RTT, fermetures de certaines escales ou sites !
ETAPE n° 2 : UN DÉMENTI…. AUX EFFETS LIMITÉS
Via un Flash Actu, Air France a apporté un démenti… il reste très partiel…La Direction « rappelle que des mesures d’économie seront bien présentées mi-janvier 2012 et que rien n’est arrêté en fin 2011 » … Il faut attendre ! La Direction précise : « Comme cela a déjà été annoncé, ce premier train de mesures ne touchera pas l’emploi. Les mesures structurelles visant au redressement de la Compagnie ne seront annoncées qu’en juin prochain, avec l’ambition de ne toucher l’emploi qu’en extrême ressort. » En somme, en janvier on ne touche pas à l’emploi… ni plus, ni moins… en attendant la suite !
Plusieurs épilogues possibles :
Dans ce climat de rumeurs anxiogènes et de démenti partiel, plusieurs épilogues sont donc possibles !
o un plan de rigueur drastique correspondant peu ou prou à la totalité des rumeurs «fuitées». Les agents, en partie «préparés», seront invités à comprendre qu’il en va de la survie de l’entreprise !
o une austérité marquée ne reprenant que partiellement les rumeursou pré-annonces actuelles. Implicitement, les agents pourront toujours se dire qu’ils ont échappé au pire !
POUR L’UNSA, CES DEUX DÉMARCHES NE SONT
NI ACCEPTABLES SOCIALEMENT, NI EFFICACES ECONOMIQUEMENT
Aujourd’hui, seules des mesures négociées et équitablement réparties permettront de faire face à la situation actuelle, elles ne doivent en aucun cas remettre en question le capital avenir de l’entreprise !
Face à une situation dont la gravité ne peut être ignorée et au-delà d’un immense gâchis ressenti, nous comprenons que des mesures adaptées s’imposent. Pour l’UNSA, certains préalables doivent être respectés :
o Nous attendons des décisions cohérentes, avec des projets innovants et mobilisateurs et refuserons toutes diminutions d’investissement contre-productives, particulièrement à l’Informatique.
o La préservation de l’emploi doit être au cœur des négociations, il y a là une large unanimité du monde syndical à ce sujet.
o Nous n’accepterons pas non plus que notre pouvoir d’achat soit sacrifié, il a déjà été mis à mal par la crise et s’est déjà traduit par une perte partielle du pouvoir d’achat.
Les personnels, qui ont beaucoup donné ces dernières années, n’ont pas à faire les frais des erreurs passées ou futures…
STRUCTURE DES COÛTS AF entre avril et septembre 2011
Comme annoncé, nous publions la structure des coûts AF, dès qu’elle est communiquée en CCE
Imputation
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Poids en %
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Variation entre
avril – septembre 2011
et avril – septembre 2010
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Carburant
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23,7 %
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+ 16,4 %
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Charges de personnel
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32,1 %
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+ 2,9 %
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Coûts avions (*)
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17,8 %
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+ 3,8 %
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Redevances aéronautiques
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6,8 %
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+ 4,0 %
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Frais commerciaux
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3,5 %
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– 6,8 %
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Prestations en escale
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5,7 %
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+ 5,0 %
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Autres
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10,4 %
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+ 10,0 %
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(*) Coûts avions : amortissement et provisions, frais de maintenance, loyers opérationnels et affrètements
Durant cette période, avril – septembre 2011 :
·le chiffre d’affaires augmente de 5,3 %
·les coûts d’exploitation, carburant exclu, en faible augmentation de 3,8 % (résultat exploitation positif)
·les coûts d’exploitation, carburant inclus, en forte augmentation de 6,5 % (résultat exploitation négatif)
Remarque UNSA : il est impossible de résoudre l’équation des coûts en intervenant sur la seule variable des salaires.