Le président SPINETTA a présenté, lors du dernier CCE, un projet de renforcement de la gouvernance du groupe AF-KLM. Cela se traduira par un renforcement du rôle stratégique de la HOLDING en élargissant son périmètre. De nouvelles structures y seront intégrées et auront des prérogatives décisionnelles s’imposant aux compagnies concernées : AF et KLM aujourd’hui, puis probablement ALITALIA demain.
Sans donner les détails, le Président a décliné les grands principes du projet :
• permettre l’intégration de nouvelles compagnies
• accélérer les processus de décision du Groupe
• éviter les doublons d’activités entre AF et KLM ainsi que les "doubles casquettes"
• tirer profit de notre taille par des gains de synergie
• maintenir les entités managériales nécessaires dans chaque Compagnie pour gérer efficacement les spécificités de chacune (marché domestique, relations sociales, culture d’entreprise …)
LA DGSI AU CŒUR DU PROJET : DE MULTIPLES CONSEQUENCES !
Toutes les fonctions supports sont concernées, en particulier l’INFORMATIQUE qui, rappelons le, fait désormais partie de cette vaste entité hétéroclite. En conséquence, en corrélation avec les objectifs cités ci-dessous, de profonds changements vont impacter la DGSI. Les termes employés peuvent paraitre anodins, néanmoins il s’agit d’une transformation radicale débouchant sur une organisation bien éloignée de l’actuelle informatique combinée.
Il faudra se méfier des euphémismes qui seront utilisés pour présenter le projet. La finalité politique est sans ambigüité et le processus est clairement enclenché. Il peut à tout moment être accéléré, sous prétexte d’efficacité industrielle et de contraintes budgétaires.
A terme il ne s’agira plus de coloriser les activités des deux informatiques, mais d’être dans une entité fusionnée :
Exit la DGSI-AF et bienvenu dans "l’informatique Groupe".
Le processus de mise en place de ce projet peut se schématiser en deux étapes principales :
PREMIERE ETAPE : pose des fondations de la structure unique pour l’informatique
Commentaires UNSA : dans un premier temps, des dizaines de cadres supérieurs de la DGSI-AF et de l’IT-KLM, seront détachés vers la structure IT-GROUPE. Leurs rôles seront prépondérants et les informatiques respectives d’AF et de KLM seront considérées comme des filiales internes au service de l’IT-Groupe. Cette nouvelle structure sera une véritable tour de contrôle de l’informatique et dépendra hiérarchiquement du président du groupe. Sa mission majeure sera d’en finir avec les doublons d’activités et de rechercher des synergies entre les DGSI-AF et IT-KLM.
Ce vaste programme générera inévitablement des suppressions de postes et des arbitrages douloureux. Les conséquences sociales seront nombreuses. Cela est le corollaire des objectifs définis par le président SPINETTA lors de sa présentation !
Pour l’UNSA, l’actuel redressement des comptes est essentiellement dû à l’augmentation du chiffre d’affaire (+5,1%) et non à la seule réduction des coûts. Plutôt que de l’austérité, nous demandons de l’innovation informatique pour améliorer la compétitivité de l’entreprise !
SECONDE ETAPE : on finalise la migration vers la structure unique "IT-Groupe"
Commentaires UNSA : QUAND, COMMENT, COMBIEN D’AGENTS et OÙ sont nos principales questions pour la dernière phase. Elles peuvent paraitre prématurées aujourd’hui mais ce serait une erreur de les ignorer. L’organisation finale doit nous être décrite précisément. Nous ne pouvons accepter de travailler avec tant d’incertitudes !
FACE A CE PROJET DE TRES GRANDE AMPLEUR TROIS POSITIONS SONT POSSIBLES
I / ACCEPTER ET SE CONTENTER DE SIMPLES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT :
Cette position laisse les mains libres aux responsables de l’informatique. Tout est décidé par le haut et les financiers tirent les ficèles. Mis devant le fait accompli, les agents et leurs représentants n’auront plus qu’une alternative : tenter d’atténuer les conséquences sociales d’un projet ficelé. On nous présentera des mesures d’accompagnement qui ne seront qu’un bricolage destiné à nous faire avaler la pilule. Le tout sur fond de psychodrame, « il faut être réaliste … pensez bien … cela aurait pu être pire … et Bla … Bla » ! Certains parleront même de bon compromis malgré les renoncements.
II / REJET ET REFUS PUR ET SIMPLE :
Pour l’UNSA, il est impossible d’ignorer les inévitables évolutions du transport aérien. Qu’on le veuille ou non, la concentration et les fusions des compagnies aériennes est un phénomène mondial. Aujourd’hui, au-delà des inquiétudes, des inconvénients et des incertitudes entourant la mise en œuvre du HOLDING, le principe de réalité s’impose. Cela ne nous oblige pas pour autant à tout accepter, tant industriellement que socialement !
III / ACTER CE PROJET PUIS EXIGER ET OBTENIR DES GARANTIES CONTRACTUALISÉES – la position de l’UNSA-DGSI
La fusion des informatiques est décidée et énoncée au plus haut niveau du groupe. Cela est même devenu un objectif stratégique et prioritaire. Cela ne nous oblige pas pour autant à tout subir et tout accepter. Les personnels de la DGSI sont en droit d’attendre des garanties concernant les évolutions sociales et industrielles. En l’état actuel, nous ne considérons pas les Zones Rouges, présentées par la Direction comme des garanties suffisantes. Au contraire, nous les considérons peu crédibles et manquant fortement d’ambition !
Pour l’UNSA, une charte de développement de l’IT GROUPE, définissant les missions, les prérogatives, les ressources et les investissements nécessaires pour répondre aux demandes des Directions Métiers doit être établie et CONTRACTUALISEE dans un document, après une réelle négociation.
Cette demande à été directement adressée au président SPINETTA.
L’ACCELERATION DU PROCESSUS DE FUSION DES INFORMATIQUES AF ET KLM
NECESSITE D’EQUILIBRER LES PREROGATIVES DES ORGANISATIONS SYNDICALES DU GROUPE
Au Pays-Bas et à KLM : un réel pouvoir
Dans le cadre d’une réorganisation ou d’une fusion, lorsqu’une instance de KLM (WORKS COUNCIL) rend un avis négatif, le projet est bloqué. La Direction ne pourra qu’obtenir satisfaction sur décision d’un juge néerlandais. Généralement de nouvelles négociations ont lieux avant d’en arriver à ces hostilités.
L’influence du WORKS COUNCILS sur des aspects majeurs de la gestion des entreprises est considérable. Cela permet d’engager un réel rapport de force et oblige les commandements d’entreprise (KLM en l’occurrence) à tenir compte de l’avis des représentants du personnel.
En France et à la DGSI : un avis uniquement consultatif
Rien de comparable à l’informatique AF, la Direction décide unilatéralement. Elle consulte « pour la forme » les instances représentatives (CE, CHSCT …) sans tenir compte des votes !
Avis négatif ou non, les projets de réorganisations et de restructurations présentés sont systématiquement mis en œuvre.
Par souci d’équité et pour éviter tout déséquilibre dans le rapprochement-fusion des informatique AF et KL vers la structure HOLDING, nous demandons que le commandement de la DGSI s’engage à respecter les votes et les avis majoritaire émis dans les structures représentatives de la DGSI.