CI-JOINT, LES MESURES ANNONCÉES AU COMITÉ CENTRAL D’ENTREPRISE
DU 12 JANVIER 2012
· Blocage des salaires pendant 2 ans, tout en maintenant les promotions,
· Blocage des avancements pour l’année 2012,
· Dénonciation et renégociation des conventions d’entreprise personnels au sol, personnels navigants commerciaux, personnels navigants techniques,
· Application stricte de tous les accords sur la réduction du temps de travail,
· Adaptation de toutes les grilles horaires à la charge de travail,
· Non remplacement des départs en retraite,
· Gel des embauches,
· Baisse des revenus des cadres dirigeants (- 17%), pour le PDG (-25%),
· Réforme à venir des retraites « chapeau » des cadres dirigeants,
· Un certain nombre de mesures concernant l’évolution de la flotte.
Au total, plus de 2 milliards d’euros d’économies à réaliser d’ici fin 2014.
PREMIERS COMMENTAIRES UNSA
Moins de salaire ….
Les conséquences salariales sur les agents sont très importantes. Le blocage des salaires pendant deux ans est décidé alors que le coût de la vie augmente dans des proportions très importantes : inflation autour de + 2,5% par an, augmentation des produits de consommation courante de + 4,5% en 2011 !
La Direction est moins restrictive sur les augmentations à caractère individuel (promotions maintenues, avancements bloqués une année). Par contre, elle est très ferme sur les augmentations collectives (blocage durant deux ans, sans se soucier de l’évolution de la situation dans les mois à venir !). En somme, les agents considérés comme plus méritants seront moins impactés … Bonjour les injustices et …bonjour l’ambiance !…
Moins d’agents ….
Le blocage des embauches et le non remplacement des départs en retraite se traduiront par une inévitable augmentation de la productivité du personnel. Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, heureusement, l’activité globale de la compagnie augmente.
Décider un blocage total peut être parfois contre-productif. Certains secteurs d’activité nécessitent parfois l’arrivée de compétences spécifiques, permettant à l’entreprise d’être encore plus compétitive.
Moins de garanties …
La dénonciation et la renégociation des conventions d’entreprise des personnels au sol, des personnels navigant commerciaux et des personnels navigant techniques mériteront une très grande vigilance. Nous n’accepterons pas que le personnel au sol voit ses acquis remis en cause. Dans le contexte actuel, le pire est à craindre !
UN PRÉALABLE DEVENU INDISPENSABLE …
LA JUSTE ET OBJECTIVE MESURE
DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE DE LA COMPAGNIE AIR FRANCE.
Après ces premières annonces, il est essentiel de mesurer la réelle santé financière et économique d’AIR France.
Dans l’attente de l’officialisation des résultats 2011, les premières estimations indiquent que :
· le chiffre d’affaire annuel devrait avoisiner les 15 Md€ (une progression de 5% à 6% par rapport à 2010).
· on estime la perte d’exploitation 2011 autour de 300 M€, soit environ 2 % du chiffre d’affaire de la compagnie.
· la dette s’élève, fin 2011, à près de 6,4 Md€. Elle représente 43% du chiffre d’affaire annuel … elle est en forte augmentation ces derniers temps !
Commentaires UNSA :
Présenter un résultat d’exploitation déficitaire n’est jamais bon !
Il convient cependant d’en mesurer le juste niveau, avec lucidité, sans tomber dans le catastrophisme, sans en rajouter !
Il faut rappeler que c’est l’importante hausse des dépenses carburant entre 2010 et 2011 qui explique principalement ce mauvais résultat : +16% entre 2010 et 2011 …
Dans cette valse de millions et de milliards, il est parfois difficile de mesurer l’ampleur ou la gravité de la situation. D’autant que les médias et une partie nos Dirigeants semblent prendre un malin plaisir à en rajouter … comme pour justifier la mise en place de mesures d’austérité aujourd’hui comme pour demain !
A titre uniquement indicatif, nous proposons une petite comparaison :
Si une personne :
– gagne mensuellement 2 500€ … soit un « chiffre d’affaire » annuel de 30 000€
– qu’elle présente en fin d’année un découvert bancaire de 600€ … soit « une perte d’exploitation » d’environ 2 %
– qu’elle a contracté un crédit pour un montant de 12 900€ … soit une dette, qui représente, 43% de son salaire annuel !
Cette personne se retrouve ainsi dans une situation financière « comparable » à Air France
Bien évidemment le budget d’une personne ne répond pas à la même logique que celle d’une grande entreprise. Cela permet cependant de mieux appréhender et percevoir la réalité de certains chiffres … sans se laisser assommer !
Dès le début de la semaine prochaine, nous reviendrons plus explicitement sur les conséquences de ces mesures,
sur l’avenir de la compagnie et le devenir de la DGSI
sur l’avenir de la compagnie et le devenir de la DGSI